PPDC MULTIFLUX Grenoble Mistral
En février, un travailleur intérimaire, a été victime d’un accident du travail à la PPDC Multiflux alors qu’il était occupé à un poste d’opérateur de colis. Interpellé par cet évènement, un inspecteur du travail a eu la bonne idée de se rendre sur les lieux pour éviter que cela ne se reproduise.
La Poste ne respecte pas les principes de prévention
Ainsi lors de sa visite, l’inspection du travail a d’abord pu remarquer que les standards au poste n’étaient pas clairement identifiés, que les consignes données n’étaient pas opérantes sur la réalité du travail et ne garantissaient pas la sécurité des salariés :
« Cet accident de travail montre que les principes généraux ne sont pas appliqués à cette situation de travail ». Elle a aussi constaté l’absence de fiches de poste qui contribueraient pourtant à la prévention des risques dans l’entreprise.
Dans son intervention, elle précise que « L’équipement de travail doit être adapté au travail réel » là où la Poste se contente d’adapter l’homme au travail et non pas l’inverse.
Des principes généraux de prévention sont imposés aux employeurs par le code du travail, et il s’est avéré que ceux-ci n’étaient pas appliqués pour cette situation, que la conduite à tenir en cas d’accident restait floue : « Il vous appartient donc de prendre les mesures visant à réduire le risque survenu. »
Ces manquements sont pourtant systématiquement dénoncés dans les comités d’hygiène et sécurité locaux, mais ceux-ci n’étant que consultatifs, La Poste a pris la fâcheuse habitude de glisser les remarques des représentants du personnel sous le tapis, n’en tenant compte que sous les menaces juridiques.
Les 9 grands principes de prévention
(L .4121-2 du Code du travail )
Éviter les risques.
Évaluer les risques.
Combattre les risques à la source.
Adapter le travail à l'Homme.
Tenir compte de l'évolution de la technique.
Remplacer ce qui est dangereux par ce qui l’est moins.
Planifier la prévention.
Donner la priorité aux mesures de protection collective .
Donner les instructions appropriées aux salariés.
Usage abusif du recours à l’intérim
Il est ressorti du rapport de l’inspection du travail un « recours important aux travailleurs intérimaires ». Notre syndicat dénonce depuis longtemps ce procédé et parvient ponctuellement à faire requalifier des contrats, appuyé par la mobilisation de nos collègues. Mais quand c’est les services du ministère du travail qui mettent le doigt sur ces abus, notre employeur est bizarrement bien plus à l’écoute et réactif.
Ainsi lors de son contrôle à la Multiflux, l’inspection du travail s’est aperçu à quel point l’entreprise usait de ces contrats précaires, dénonçant le « recours permanent à des travailleurs intérimaires pour pourvoir une activité durable ». La Poste essaye de justifier l’embauche d’intérimaires par des remplacements et des accroissements temporaires d’activité, mais l’inspection du travail n’est pas dupe, et s’étant procuré les détails des contrats de l’année passée, elle constate qu’ils ne sont « pas mentionnés comme étant liés à des pics d’activité », « le recours à l’intérim apparait bien comme étant permanent ».
L’inspection du travail ordonne l’embauche de CDI !
Signifiant à l’employeur qu’il ne respecte pas le code du travail et est sujet à infraction pénale, il est demandé à La Poste de « réduire ce recours à l’intérim par des embauches à contrat à durée indéterminée ». Ainsi 12 CDI de plus ont été accordés par la direction à notre chef d’établissement sous forme de « tickets CDI », quota d’embauches pérennes qui étaient de deux auparavant.
Le dernier point ressorti de ce contrôle était l’absence de local pour les agents de sécurité, mais le problème a vite été réglé car le Syndicat Sud Ptt Isère-Savoie a prêté ses locaux pour que les agents de sécurité puissent s’y maintenir au chaud le temps qu’un local leur soit construit.